Dégel

Part IX

Riley essaya de ne pas penser à la douleur poignardante dans ses bras, ou à propos du fait que des personnes qui avaient l’habitude d’être ses amis -- Graham, Forrest – étaient celles qui le tenaient si douloureusement. Par-dessus tout, il essaya de ne pas penser à ce qu’ils faisaient à Faith seulement quelques pas plus loin. Il pouvait l’entendre lutter, entendre les jurons des hommes essayant de la contrôler; même si Faith n’essayait pas de son mieux, ils ne pouvaient pas le savoir, et cela sonnait comme si Faith faisait une bonne démonstration.

"Finn." Il leva les yeux pour voir Maggie Walsh debout au-dessus des escaliers, Adam d’un côté, Naiura de l’autre. Riley sentit – tout à la fois, sembla-t-il. De la culpabilité, de lapeur et, plus le étonnant et fort de tous, du soulagement.

Ils n’ont pas encore commencés, pensa-t-il. Nous les avons bloqués. Ils ne retourneront pas près d’Acathla avant qu’ils n’en aient fini avec nous.

"Où étaient-ils?" dit Walsh d’un ton tranchant, dirigeant son regard de glace vers Forrest.

"Périmètre éloigné," répondu Forrest. "Côté Nord. Ils étaient cachés dans un des bâtiments abandonnés du lycée, un genre de hangar d’entretien --"

"Que vous avez manqué pendant votre patrouille de plus tôt," finis Walsh. Riley pouvait sentir la tension de Forrest -- Riley savait, contrairement à Walsh, que l’équipe de l’Initiative avait fait son job correctement auparavant. Faith et Riley s’étaient faufilés dans ce hangar seulement quelques minutes avant leur "capture," juste au moment où Riley savait qu’ils viendraient pour une deuxième recherche. Bizarrement, il se sentait toujours protecteur envers l’équipe; une part en lui voulait les défendre. Mais il garda le silence.

"Dégagez vos putains de mains de moi!" jura Faith, luttant toujours à leurs côtés. "Qu’est-ce que vous essayez de faire? Me violer? J’ai baisé celui-là pour le rembourser de m’avoir sortie, mais y a aucune chance pour que je vous baise pour m’avoir ramenée."

Riley sentit son visage rougir alors que son estomac se retourna en pure horreur. Pourquoi leur avait-elle dit ça? Puis il se rappela les examens médicaux qu’ils lui faisaient toujours passer et réalisa – elle devait expliquer. Ils trouveraient probablement l’évidence, et elle ne pouvait pas se permettre de faire comme s’ils avaient caché quoi que ce soit. Quand Walsh descendit les escaliers, le fixant, il se força à dire, dans ce qu’il espérait était une voix convaincante et amère, "Elle le voulait."

"Seigneur, Finn," dit Walsh, croissant ses bras devant elle. Elle sembla à la fois déçue et amusée. "Si j’avais su que tu devenais à ce point désespéré -- bien. Des mesures auraient pu être prises."

"Nous n’allons pas l’éliminer, Mère," dit Adam. Il avança lourdement derrière elle, ses yeux intelligents, petits et noirs alors qu’ils étudiaient Riley et Faith. "Il est mon frère. Il comprend tant de choses. Nous ne pourrons jamais en trouver un autre."

"Nous pouvons en faire un," dit Walsh. Elle souriait, mais Riley fut horrifié de réaliser qu’elle ne plaisantait pas.

"C’est des sottises," dit Naiura, qui se déplaça rapidement près des autres dans un scintillement de voiles. "Pourquoi perdons-nous notre temps ici? Réprimande tes hommes en ton temps. Nous avons un rituel à préparer pour le moment."

"Ce qui arrive ici importe pour notre futur, si pas pour le vôtre," cassa Walsh. "Nous vous faisons une faveur. Comportez-vous de cette manière."

"Une faveur? Tu aurais dû te voir avant, si tu veux parler de faveurs." ricana Naiura. "Aucune pensée dans ton esprit, ton corps traînant des pieds pour faire obéir ton fils-démon --"

"Vous avez attendu si longtemps pour rentrer chez vous," dit Adam. "Une autre heure ne peut pas avoir de conséquences." Naiura s’offusqua, les petites plûmes au-dessus de sa tête s’agitant. Adam regarda à nouveau Riley, son expression plus aimable que Riley ne l’avait jamais vue. "Nous avons de nouveau la Tueuse, et nous allons découvrir pourquoi mon frère voulait s’échapper."

"Quoi que ce soit," dit Walsh, "nous pouvons l’arranger."

L’arranger? Riley pensa aux divers puces et cables qu’il avait été prié de supporter à travers les années, les drogues qu’il savait avaient été glissées dans sa nourriture. Il pensa aux visages ressemnblant à des masques de deux nouvelles recrues qui étaient ressorties d’une chambre d’expérimentation comme des ombres de ce qu’ils avaient été avant qu’ils n’y entrent. Pour la première fois, il sentit la terreur brute -- Riley était disposé à mourir, était disposé à tout risquer pour une nouvelle réalité, mais devenir l’un des jouets de Walsh --

"Sale pute" lança Faith, d’un cri perçant, se jetant sur Walsh. Son poing fit contact, envoyant Walsh voler sur le sol. Un des soldats frappa Faith avec le taser (arme qui électrocute), et elle sauta et se tordit dans l’air. Pas les tasers, pensa Riley. Elle les déteste tellement.

Adam s’agenouilla aux côtés de Walsh, berçant sa tête dans son énorme main. Elle clignait des yeux, désorientée mais clairement bien. "Ramenez-la dans sa cellule," dit-il, faisant un signe de tête vers Faith. "Et amenez mon frère à la chambre 812."

La chambre 812 était une chambre d’expérimentation.

Pour la première depuis leur re-capture délibérée, Riley laissa ses yeux rencontrer ceux de Faith. Elle était toujours sonnée de l’attaque du taser, mais elle rencontra son regard, son expression différente de toutes celles qu’il avait vues sur son visage. Il vit de la peur, de la compassion, le désespoir de lui donner de la force. Pour un moment, il crut voir aussi quelque chose d’autre --

"Allez," grogna Graham, tirant Riley loin d’elle et vers la chambre d’expérimentations. Riley regarda vers le haut, se questionnant sur le monde d’en haut, et priant que les autres viennent. Vite.

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Angel était sûr qu’il avait été dans des situations plus inconfortables. Mais en ce moment – debout devant les limites de l’enceinte de l’Initiative, se préparant à mettre un terme à la seule réalité qu’il connaissait, avec la femme qu’il aimait à sa droite et la femme à qui il avait passé l’après-midi à faire l’amour à sa gauche – il ne pouvait pas s’en rappeler une.

"Vérifier vos armes," dit Wesley. Bien qu’Angel puisse voir à quel point Wesley détestait profondément ce qu’ils étaient sur le point de faire, il les préparait tout de même entièrement pour la tâche à venir. "Soyez sûr d’en avoir une en main, et une prête à être saisie si vous êtes désarmés en plein combat."

"Wow, je n’y aurais jamais pensé moi-même," dit Buffy. Mais sa voix était dépourvue de l’amertume qu’Angel était, réalisa-t-il, arrivé à associer avec elle. Elle semblait curieusement à l’aise; apparemment sa grève pour l’indépendance avait accompli quelque chose en elle, bien qu’Angel n’était pas sûr de quoi. Il savait simplement qu’elle souriait alors qu’elle attachait une lampe torche à sa ceinture, et qu’elle ne l’avait pas regarder dans les yeux de tout le temps qu’ils avaient passé à se préparer

Angel s’était attendu à se sentir coupable quand il verrait Buffy à nouveau, être debout devant elle avec la saveur d’une autre femme dans sa bouche, les faibles traces de ses éraflures sur son dos. Mais non. Ce qui s’était passé avec Cordélia ne semblait n’avoir rien à faire avec Buffy – comme si ça appartenait réellement à cet autre univers, celui qui avait été et le serait encore. Quelque chose en Cordélia lui appartenait, et il savait que, en dépit de tout, quelque chose en lui appartenait à elle aussi.

Cependant il aspirait toujours à Buffy, pour qu’elle se tourne et lui fasse face, pour reconnaître quelque chose de la peine qu’il ressentait, la plaie béante que son départ avait laissée. Angel la connaissait trop bien pour ne pas savoir qu’elle la ressentait aussi. Ils avaient passé pratiquement sept années ensemble, inséparable, pour le pire ou pour le meilleur. La soudaineté brutale de leur rupture, la finalité de cela, l’écrasait aussi

Pourtant elle le gardait à l’intérieur, gardait cette dernière émotion qu’ils partageraient jamais – la douleur – sous la surface.

"Est-ce que vous avez essayé de mettre ces choses sous ressort?" offrit Cordélia. Elle tenait un pieu contre son poignet à titre d’essai alors qu’elle se tapissait légèrement derrière une haie gelée. "Vous savez, pas frapper, juste pieuter?"

Angel y avait pensé une fois, mais Buffy et Wesley n’avaient pas été intéressés, donc il n’avait pas suivit l’idée. "C’est une bonne idée," dit-il. "Mais pas le temps pour le moment." Cordélia lui donna un petit sourire incertain, et il lui rendit. Encore une fois il sentit l’impulsion de la consoler, de la protéger. D’un autre côté, ce qu’ils étaient sur le point de faire était la meilleure consolation et protection qu’il pouvait offrir.

Un monde meilleur est devant nous, pensa-t-il. Pour nous tous. Cordélia nous montre le chemin. Rien d’autre n’est important, comparé à ça.
Gunn secoua la tête alors qu’il soulevait sa propre épée. "J’aurais dû apporter mon camion," dit-il. "Nous avons un canon de pieu monté sur cette chose. Ca marche super bien, laissez-moi vous dire."

"Un canon à pieu," dit Jenny. Sa voix était juste un peu -- distraite, pensa Angel. Comme si elle était avec eux plus en chair et en os qu’en esprit. "C’est pas une mauvaise idée. Nous aurions dû essayer ça."

"J’suppose que je devrais mettre mon visage de démon," dit Doyle, secouant la tête alors que son visage se transformait en celui de son père démon-Brachen. "Voilà, maintenant ça va mieux."

"Pourquoi ne le portes-tu pas tout le temps?" dit Lorne. Il n’avait pas l’air de savoir quoi faire avec aucune des armes, mais il s’était courageusement armé d’un pieu et d’un couteau avec une grande lame. "Sérieusement, vert est ta couleur. Et je sais de quoi je parle ici."

"Je ne suis pas aussi inventif que toi avec les excuses," dit Doyle. "Si je ne me débarrasse pas de ce repli mortel dans une heure, je t’en demanderais quelque une."

"Tu devrais commuter de nouveau à l’humain, tout comme Angel devrait se retenir de se transformer, s’il le peut," dit Buffy. Angel remarqua qu’il était seulement mentionné à la troisième personne. "L’Initiative a cette attitude schizophrène majeure envers les démons. Adam dirige leur vie, mais ils les détestent autrement. Ils se battront contre vous différemment s’ils pensent que vous êtes humain."

"C’est-à-dire, essayeront probablement moins de me tuer?" dit Doyle. "Est-ce important maintenant? Je suis plus fort de cette façon. C’est mieux que j’y reste collé."

Buffy haussa les épaules. "Tu prends tes risques. Je suppose que nous le faisons tous."

"Bien alors," dit Wesley. "Est-ce que tout le monde comprend ce que nous faisons?" Alors qu’il disait cela, il regarda durement Jenny. Elle ne réagit pas.

"Nous sommes prêts," dit Angel. "Cette réalité est toujours en place, donc Faith et Riley doivent les avoir bloqués. Mais je ne pense pas que nous ayons beaucoup de temps à perdre." Ce signifiait, bougeons, Wes.

"Très bien," dit Wesley. Il se tourna vers Buffy, attendant, comme toujours, pour qu’elle donne le départ.

Buffy regarda le petit hangar concret qui, selon Riley Finn, était leur entrée vers l’enceinte; Angel sentit son corps se raidir, se préparer pour son signal. Mais ensuite elle se tourna vers lui et, enfin, le regarda dans les yeux. Elle murmura, "Aurevoir, Angel."

Sa petite-amie. Cheveux blonds flottant dans le vent glacé. La fin du monde. Angel sentit sa gorge se serrer, mais il parvint à dire, "Aurevoir, Buffy."

Elle se retourna vers l’entrée, vers le combat. "Allons-y."

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Ils étaient profondément dans les tunnels avant que la première patrouille ne les repère et, heureusement, Cordélia repéra la patrouille en première.

"Préparez-vous," murmura-t-elle, faisant signe aux autres de se baisser. Elle vit le regard de surprise sur le visage de Buffy, mais les hommes – ceux qui l’avaient vue combattre – s’abaissèrent tous immédiatement. La patrouille était à moins de 2 mètres avant qu’ils ne réalisent ce qu’ils se passent.

"Vos places!" hurla le chef de la patrouille, mais Cordélia sauta en avant et frappa son pied en plein dans son plexus solaire avant qu’il ne puisse dire autre chose d’autre. Il eut des hauts-cœur et se plia en deux, et Cordélia se retourna, cherchant une autre occasion de frapper.

Les autres semblaient contrôler la situation. Buffy frappait dans un gars de l’Initiative comme si c’était un punching ball, Gunn avait déjà battu un autre à plat de couture et Angel se jeta sur le dernier. Il intercepta le gars et lui mit son pied dans la figure – mais trop tard. Apparemment il avait donné une sorte de signal, parce que les lumières commencèrent à clignoter en jaune-or, et elle pouvait entendre un klaxon lointain commencer à sonner. "Nous avons un problème," dit Cordélia.

"Et il commence avec un P, ce qui rime avec C, qui représente Ca alors, tu crois?" lança Lorne. "Ils ont quelques personnes qui se dirigent vers ici. Nous avons intérêt à nous hâter."

Ils se séparèrent dans les équipes qu’ils avaient convenues à l’avance -- Jenny, Lorne et Doyle avec Buffy, et Cordélia, Angel et Gunn avec Wesley. Cordélia vit l’hésitation de Wesley à y aller; elle avait cru que se serait Angel qui ne pourrait pas s‘éloigner, mais il le faisait, résolument. Elle saisit la main de Wesley et murmura, "Allons. Nous devons nous dépêcher."

"Salut," dit Jenny -- oh, Dieu, c’était la dernière chose qu’elle allait jamais entendre Mademoiselle Calendar dire --

Et puis ils courraient, juste eux quatre, ensemble dans les tunnels. Cordélia sentit ses souvenirs – ses vrais – se diriger vers la douzaine de fois ou plus quand ça avait été comme ça: Gunn à sa droite, Wesley à sa gauche, Angel chargeant devant eux tous. Ca ressemblait plus au monde dont elle se rappelait que n’importe quel autre moment depuis le sort de Naiura, et contre toutes les chances, Cordélia sentit un sourire flotter sur son visage. C’est de la façon dont c’est censé être, pensa-t-elle. C’est de la façon dont ça va être à nouveau. Je vais faire qu’Angel pardonne à Wesley, et que Wesley pardonne à Angel, et tout va être comme avant, seulement en mieux. C’est trop important pour le jeter au loin. Je le sais maintenant. Je vais faire qu’ils le sachent aussi.

Angel enfonça une porte qui, selon les cartes de Riley, les mènerait au couloir des services pour les cages d’ascenseurs. Apparemment les ascenseurs marchaient par identifications des voix; ils allaient devoir descendre le long des câbles. Tout cela avait semblé très pratique quand ils en avaient discuté à la bibliothèque, mais tandis que Cordélia regardait dans le conduit sombre et caverneux, elle réalisa que la réalité était très différente. "Ok, j’aime pas ça," dit-elle. "Je ne sais pas voler dans cette réalité."

Angel la fixa. "Tu sais VOLER dans l’autre réalité?"

"Cette histoire devient de plus en plus étrange," dit Gunn.

"Pas vraiment voler," dit Cordélia. "C’est plus plâner."

Stupéfait, Angel secoua la tête et lui fit un demi-sourire, la première réelle expression de chaleur qu’il lui ait montrée depuis qu’ils avaient quitté la chambre de l’hôtel. Le souvenir de ce qui s’était passé dans cette chambre dessécha sa peau et lui fit souhaiter que le moment soit un peu moins désespéré, de sorte qu’elle puisse lui parler et simplement le tenir contre elle. Cet Angel n’était pas exactement son Angel – mais ils étaient assez proches pour qu’elle tienne profondément à lui.

"J’irai en premier," dit-il. "De cette façon tu n’auras pas à être effrayée. Je serais juste en-dessous de toi. Je pourrais te rattraper si tu tombes."

Elle lui sourit et essaya de s’armer mentalement alors qu’Angel s’emparait des câbles et commença à se hisser vers le bas. La chute ne devient pas plus courte, pensa-t-elle, alors qu’elle prenait les câbles elle-mêmes.

"Arrêtez!" Cordélia se retourna rapidement pour voir deux soldats de l’Initiative courir dans la pièce – portant des armes. Wesley fut rapide; Il tira avec son arbalète immédiatement, touchant un soldat à l’épaule et le faisant tomber. Mais il ne fut pas assez rapide pour le deuxième, qui leva son arme, la pointant directement sur Cordélia --

Elle vit Gunn bouger au moment où elle entendit le coup de feu. Il se jeta devant elle, et son cri perçant se mélangea avec le cri de douleur du jeune homme alors qu’il tomba sur le sol.

Wesley tira une nouvelle fois avec son arbalète, abattant l’autre soldat. Cordélia fixa Gunn avec horreur, voyant une piscine de sang sombre se répandre sur son abdomen déchiré. "Gunn? Gunn!?"

Alors qu’elle tombait à genoux, Gunn toussa une fois, puis essaya de se concentrer sur elle. "De plus en plus -- étrange."

"Oh, Seigneur, oh non, Gunn, non --" Elle mit sa main sur son ventre; n’était-on pas censé appliquer une pression? Mais sa grimace de douleur lui fit ôter ses mains. Ses mains étaient mouillées avec son sang. "Nous avons besoin d’un docteur, ou d’une ambulance, ou de quelque chose d’autre."

Derrière elle, elle entendit Angel escalader la cage d’escalier et sa prise rapide de souffle alors qu’il vit les blessures de Gunn. "Il ne peut pas être bougé."

"Ca veut dire que je ne peux pas venir avec vous," Gunn agita faiblement une main vers le conduit. "Allez-y. Ca n’est pas important ce qui m’arrive."

"Qu’est-ce que tu veux dire, ça n’est pas important?" pleura Cordélia. Mais même alors qu’elle parlait, elle sut ce qu’il voulait dire. Elle effacerait ce Gunn de l’existence dans quelques minutes – ce qui lui arrivait ici ne pouvait pas affecter l’autre réalité. Et cependant en le regardant, horriblement blessé, elle pouvait seulement voir Charles Gunn, son ami et son associé, saignant à mort devant ses yeux.

"Cordélia." La voix de Wesley était douce, mais ferme. "Nous n’avons pas beaucoup de temps."

Elle regarda dans les yeux de Gunn; il lui sourit juste un peu. "Tu dis que j’ai une vie meilleure devant moi," dit-il d’une voix rauque. "Fais que ça se produire."

"Je te le promets," murmura-t-elle. "Je te le promets." Elle ôta son parka – elle n’en avait plus besoin de toute façon – et le mit en boule sous sa tête, lui donnant le peu de confort qu’elle pouvait.

"Aurevoir," dit-il, comme elle prit les câbles pour enfin suivre Angel. Elle regarda dans ses yeux bruns aussi longtemps qu’elle le put avant de tomber dans l’obscurité.

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La part de Buffy du plan était simple: Botter des quantités étonnantes de fesses dans le domaine principal de l’Initiative, pour créer une distraction pour laisser Jenny faire son travail, et laisser Angel et Cordélia arriver près d’Acathla.

Jusqu’ici, pensa-t-elle avec une sinistre satisfaction, trop bon.

Un soldat -- Graham, était-ce le nom – se précipita sur elle, et elle l’envoya dans le mur d’un coup de pied. Une autre demi-douzaine ou plus de ses copains étaient effondrés autour d’elle, et Doyle en avait éreinté trois lui-même. Apparemment sa moitié démoniaque signifiait des activités sérieuses, même si sa moitié humanité était plutôt loufoque. Même Lorne – tout démon, tout loufoque – était parvenu à rendre inconscient deux soldats avec des cris aigus.

Jenny s’agenouilla sur le sol, ses doigts travaillant frénétiquement sur un des claviers d’ordinateur. "J’ai passé à travers la serrure de sécurité!" cria-t-elle. "Extinction des feux -- MAINTENANT."

Des coups profonds firent écho sur les murs alors que les lumières commencèrent à s’éteindre, une rangée après l’autre. Buffy ôta sa lampe torche de sa ceinture et la mis à feu; elle savait que Wesley en avait aussi une pour l’autre groupe --

-- pas qu’Angel en aurait besoin, Angel pouvait voir dans le noir --

Elle secoua la tête, revenant à ici et maintenant. "Ca devrait les déstabiliser,"dit-elle. "Bon travail, Jenny."

"Merci," dit Jenny, dévisageant dans la faible lumière verte le moniteur, qui semblait tellement plus brillant dans la faible lumière. "Huh."

Lorne jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. "Je suis un expert en hauteur et tonalité," dit-il. "Ce 'huh' dit volumes. Qu’est-ce qui ne va pas?"

"Pas que ce soit important," dit Jenny, "mais apparemment ils projettent de faire quelque chose de méchant à Mr. Finn."

"Méchant?" Buffy fronça les sourcils. "Méchant à quel point ?"

"Je ne peux pas obtenir la procédure exacte; je n’ai pas assez tailladé la sécurité," dit Jenny. Elle pointa une ligne des données. "Mais ça dit expérimental, et nous avons vu quelque unes des expérimentations ratées de l’Initiative."

Buffy avait trouvé leur cadavres après, parfois. Ou pire – des choses tordues, pas démons et pas humains, incapables de la battre ou de se nourrir eux-même, de faire quoi que ce soit sauf souffrir. Ceux-là avaient été les seules fois que son devoir de tueuse avait ressemblé à un acte de pitié.

Pas que ce soit important, avait dit Jenny. Ce Riley, expérimenté ou pas, n’existerait pas dans une demi-heure, et Buffy non plus. Et elle avait passé assez de temps à souhaiter la maladie à iley Finn pour ne sentir aucune horreur particulière pour son compte.

Mais. Tout de même.

"Est-ce que ça dit où il est?" dit Buffy.

Ce fut Doyle, penché au-dessus de l’autre épaule de Jenny, qui répondit. "Chambre 812. Ca signifie quelque chose pour toi?"

"Je peux sortir une carte," offrit Jenny. Quelques clics sur le clavier, et la carte apparut. La chambre n’était pas trop loin.

"Je le sors de là," dit Buffy. "Vous devriez rester ici, vous assurez qu’ils ne puissent récupérer pas le pouvoir."

"Pas de problème, Ra féminine," dit Doyle. "Nous garderons les lumières éteintes pour toi." Il fit un grand sourire – un sourire étonnement chaleureux, étant donné les pointes vertes toujours sur son visage. Buffy se surpris en lui souriant en retour avant qu’elle ne se tourne et cours.

Elle rencontra seulement deux soldats sur le chemin de la chambre 812, deux qu’elle expédia facilement. Ils devraient avoir plus de gars dehors, pensa-t-elle. Soit ils ont envoyé leurs troupes pour retenir les enclos des vampires et démons, ou – ou ils ont compris ce dont nous voulons vraiment. Bien qu’elle ne voulait pas que cette réalité finisse, elle frissonna à la pensé d’Angel tomber aux griffes de l’Initiative.

Ce qui était, évidemment, juste l’endroit où était Riley maintenant --

La porte de la chambre 812 avait une serrure automatique; après un moment d’hésitation, Buffy la cassa avec sa main. La porte fit un bruit statique, mais resta fermée. Elle passa ses doigts dans la mince fente et tira de toute sa force considérable.

La porte s’ouvra avec un fracas, révélant Riley Finn, attaché à une chaise avec un bâillon en bouche. A ses côtés était Maggie Walsh.

Buffy s’était attendue à une certaine réaction devant son cassage et entrée, mais Walsh leva simplement un sourcil. "Donc tu es la raison de cette alerte," dit-elle.

"J’aime garder vos hommes sur vos orteils," dit-elle. "Puisqu’on en parle, je voudrais voir Finn ici sur ses pieds. Tout de suite."

"Tu es ici pour sauver Riley?" Walsh avait l’air véritablement étonnée. Dans la mesure où Buffy pouvait le dire par l’expression de Riley, il était un peu saisi lui-même. "C’est original. Je pensais que vous maîtrisiez strictement les démons."

"Je maîtrise les méchants," dit Buffy. "Vous rendez des personnes en démons extérieurement, mais à l’intérieur? Vous êtes la véritable chose."

Walsh sourit légèrement. "Nous avons une tueuse à étudier," dit-elle. "Nous n’avons pas besoin de toi."

Elle bougea rapidement – tellement rapidement qu’un humain aurait été frappé -- mais Buffy parvint à abaisser la main avec le taser juste à temps. Avant que Walsh ne puisse frapper encore, Buffy la frappa à la mâchoire, fort. Walsh chancela en arrière et tomba contre sa table de plateau d’instruments. "Ca c’est pour l’Hiver," dit Buffy. Elle gifla Walsh cette fois, main ouverte. "Ca c’est pour les vampires envahissant cette ville, y compris celui qui a tué Giles." Elle la gifla encore. "CA c’est pour avoir enfermer Faith durant des années et me faisant croire qu’elle était morte." Et encore. "Ca c’est pour ma mère, avec laquelle vous n’avez rien avoir, mais c’est quand même pour elle. Et CA c’est pour Willow. Et CA c’est pour Alex. Et CA --"

Buffy mis son point en boule et frappa Walsh fort, juste en plein nez. Walsh s’effondra à terre, inconsciente. Après l’avoir fixée pendant un moment, elle vint aux côtés de Riley et lui ôta le bâillon de la bouche. Il haleta en une profonde respiration, puis dit, "C’était pour quoi ça?"

"Pourquoi je t’ai sauvé?" dit-elle, déjà contrariée. "Ca alors, t’es génial avec la gratitude, n’est-ce pas?"

"Merci," dit ardemment Riley alors qu’elle avança pour défaire ses liens. "Mais ce que j’ai voulu dire était – cette dernière fois où tu as frappé Walsh – c’était pour quoi?"

"Oh," dit Buffy. "C’était pour m’avoir donné un C+ sur mon dernier devoir dans sa classe de psycho. Ca avait des notes en bas de page en tout."

"Serait-ce un mauvais moment pour mentionner que j’ai évalué ce devoir?" dit Riley.

Elle le fixa, puis commença à rire. Il la rejoignit; leurs rires avaient un côté légèrement hystérique, et Buffy le savait, mais elle s’en fichait. C’était si bon de rire.

Quand ils se calmèrent, Riley dit, "J’aimerais trouver Faith maintenant. Je voudrais être avec elle."

"Je le voudrais aussi," dit Buffy, ressentant l’exactitude de ceci quand elle parla. "Dépêchons-nous."

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Wesley pointa sa lampe torche devant eux; la porte avait le bon numéro. Ils y étaient enfin. "Soyez prêt," dit-il. "Nous n’aurons qu’une seule chance pour frapper."

Cordélia inclina rapidement la tête; Angel posa une main sur son épée. Wesley prit une profonde respiration. Plus que tout, il ne voulait pas passer cette porte, pour faire le travail qu’ils avaient à faire là. Pour tuer Jenny Calendar, ou mourir dans la tentative.

Il espéra que le souhait de Jenny se réalise, qu’il puisse ce rappeler cette réalité dans la nouvelle. Si seulement il pouvait se rappeler d’elle – se rappeler qu’il l’aimait --

Angel se raidit, entendant sans aucun doute quelque chose perdu pour les oreilles humaines de Wesley et Cordélia. Il posa sa main sur la porte. "Maintenant."

Avec sa force vampirique, Angel ôta la porte hors de ses gons. Cordélia plongea instantanément à l’intérieur, et Wesley la suivit, clignant des yeux dans l’obscurité pour essayer de vois ce qui se passait --

La pièce était éclairée avec quelques bougies qui brûlaient avec une flamme surnaturelle verdâtre et continue. Debout dans un coin lointain de la pièce était une créature grande et difforme, mi-homme et mi-démon. Durant toutes ces années à chasser Adam, Wesley ne l’avait jamais réellement vu auparavant. Pourtant il reconnut son ennemi instantanément; seulement Adam pouvait être si puissant, si grotesque. Quelques pas plus loin était un des êtres plus magnifiques que Wesley avait jamais vu – une femme faite de givre bleu et de plûmes comme des flocons de neige. Dans le centre de la pièce était Acathla – une galette en pierre géante, qui atteignait la forme gelée d’un démon, son corps capturé pour toujours dans un enchevêtrement et abattement.

Non, pensa Wesley. Pas pour toujours. Même pas pour longtemps.

Adam était debout là avec sa main humaine tendue, le sang s’égouttant de sa palme lacérée. Et alors que Wesley regardait, de l’énergie commença s’écouler d’Acathla, tourbillonnant autour de lui.

"Naiura," dit Cordelia, son visage neutre. "J’annule notre petite affaire. Tout de suite."

"Stupide petite fille amnésique," dit Naiura, soulevant un impérieux sourcil de plumes blanches. "Mes arrangements sont définitifs. Tout comme ton destin."

"Je déteste vous contredire," dit Angel. "Mais les négociations sont réouvertes."

En un éclair, Angel lança son épée aussi fort qu’il le pouvait – et elle transperça Adam en plein milieu. Adam saisit l’arme et chancela, clairement en douleur.

"Tu ne le feras PAS!" Les éclairs jaillirent du bout des doigts de Naiura au même moment où elle crachait les mots de sa bouche; Wesley sentit la secousse le frapper à mi-torse, l’envoyant plusieurs mettre en arrière. Il s’effondra sur le sol près de Cordélia, qui haletait dans la même douleur qu’il ressentait.

"Tu n’as pas -- mentionné – les coups de foudre," dit Wesley d’une voix étranglée.

"Ne – savais pas." Cordélia lutta pour s’asseoir, mais Wesley vit ses yeux s’écarquillèrent peur comme Naiura leva ses mains une nouvelle fois. Mais ensuite Angel – apparemment moins affecté par la montée subite de puissance – l’intercepta par le côté.

Naiura poussa des cris perçant dans la rage, et Wesley la vit s’agripper à Angel avec des mains qui remuaient et se crevassaient avec la puissance. Angel tenait toujours sur elle – mais son corps tremblait, et son visage montrait l’agonie qu’il ressentait alors qu’elle versait de l’énergie en lui.

Wesley chancela en avant. Le vortex près d’Acathla devenait plus grand et plus puissant. Un hurlement surnaturel remplit la pièce. "Cordélia!" hurla-t-il. "Tu dois fermer le portail! Maintenant!"

"Angel --" dit-elle, fixant sa forme torturée alors qu’il se battait avec Naiura. Mais d’une façon ou d’une autre, elle se mit sur ses pieds et commença son chemin vers le vortex, se battant contre le puissant vent venant d’Acathla.

"Cordy!" pleura Angel, et ça semblait être plus qu’un surnom. Le visage de Cordélia changea alors qu’il le dit, devenant plus souffrant mais plus résolu.

Wesley força son chemin plus près de Naiura; elle était tellement prise dans son combat avec Angel qu’elle ne le remarqua même pas. Il ne savait pas quelle espèce de démon elle était, ou ce qui pouvait la tuer – mais tout de même, certains mouvements étaient des classiques.

Il plongea son pieu dans son dos, juste entre ses deux épaules – juste où le cœur devrait être. Naiura cria, un bruit surnaturel horrible qui était trop aigu pour n’importe quelle gorge humaine. La puissance crevassa son corps entier, faisant convulser ses membres, ses paupières flotter. Puis elle s’effondra sur le sol et disparut en un souffle épais de poussière bleue.

Angel tremblait toujours de douleur, mais il regarda Wesley avec une gratitude sans mots. Mon dernier acte sur cette terre est sauver le Fléau de l’Europe de la douleur, pensa Wesley. Et cependant je pense que c’était la bonne chose à faire.

Le cri perçant de Cordélia les fit tous deux se retourner – juste à temps pour voir son corps voler vers eux. Elle tomba sur Wesley, les collant tous les deux par terre près d’Angel.

Adam – les épaules voûtées et saignant, mais toujours en vie – était debout devant la bouche du vortex. Il les fixait, ses petits yeux sombres montrant seulement quelque chose qui ressemblait étrangement à de la compassion. "Si vous saviez," dit-il d’une voix rauque, "Si vous connaissiez le future de la réalité où vous voulez retourner – vous me remercierez."

"Oh, tout ceci est pour notre propre bien?" dit Cordélia. "Pardonne-moi si je ne te crois pas."

"Adam," dit Angel, criant pour se faire entendre par-dessus le vent, "Tu es en train de mourir. Tu ne peux pas sortir de ceci vivant."

Wesley ajouta, "Laisse nous faire ce que nous essayons de faire ici. Ca ne peut faire aucune différence pour toi."

Adam sourit.

"C’est mieux d’être mort," dit Adam, "que de n’avoir jamais été."

Il se tourna vers Acathla et ôta l’épée d’Angel. Du sang jaillit de la blessure, faisant des spirales dans le vent, scellant le vortex. Adam tendit ses bras grand ouvert, silhouetté contre la puissance et l’énergie d’Acathla pour un moment en plus – puis fut aspiré à l’intérieur, faisant des spirales pour l’éternité, hors de leur réalité et dans l’enfers qu’il avait choisi.

Le vortex se ferma brusquement. La lumière et le vent avaient disparu. Les bougies verdâtres s’éteignirent instantanément. La seule illumination dans la pièce était celle de la lampe torche de Wesley, moulant un faisceau contre le sol couvert de sang.

"Wesley?" La voix de Cordélia trembla. "Qu’est-ce qui vient de se passer?"

Elle le sait déjà, réalisa Wesley. Mais il lui répondit quand même. "Le sang d’Adam a fermé le portail qu’Acathla a créé. Il a scellé la brèche entre les réalités avant que tu ne puisses le faire." Il regarda son visage – le sien et celui d’Angel – et vit une telle douleur qu’il détesta continuer. Mais il le devait.

"Cette réalité – la réalité de l’Hiver -- est permanente. La réalité que tu connaissais ne reviendra jamais."

Part X

Cordélia fixa Wesley.

Elle avait vu ce qu’Adam avait fait. Elle comprenait les répercussions. Elle pouvait voir la pièce autour d’elle – une chambre de l’Initiative, stérile et froide. Tout autour d’elle – la poussière bleu clair qui avait été Naiura, la forme endormie d’Acathla, même la longue chute de ses propres cheveux non-coupés contre son dos – lui disait qu’elle était coincée dans le monde de l’Hiver. Mais elle ne pouvait pas tout à fait y croire.

"Il doit y avoir quelque chose que nous puissions faire," dit-elle. "Tu dois me le dire, si c’est le cas." Wesley ne voulait pas que la réalité change, donc il ne lui disait peut-être pas la vérité – elle savait trop bien que Wesley pouvait mentir s’il pensait qu’il le devait.

Mais quand Wesley secoua lentement la tête, elle sut qu’il disait la vérité. "Le sang d’Adam a scellé le portail" dit-il. "Ca rend cette réalité supérieure à celle dont tu te souviens. Et sans Acathla, je ne connais aucun autre moyen de restaurer ta réalité." Sa voix fut plus douce alors qu’il continua, "Je suis désolé, Cordélia. Mais c’est ta réalité maintenant."

C’est la réalité, pensa Cordélia. Et tout ce qui est m’est important dans la vie – mes visions, ma mission, l’Angel que je connais – tout a disparu.

Poussière et cendres.

Elle leva une main tremblante à sa bouche, essayant de retenir le cri, parce que si elle commençait à crier, elle ne pensait pas qu’elle arrêterait jamais.

"Cordy?" Angel mit une main sur son épaule. "Cordy, je suis désolé. Je – je la voulais aussi."

Angel avait voulu une réalité qu’il n’avait jamais connue. Cordélia avait détruit la seule réalité qu’elle avait jamais voulue.

Un millier de moments précieux, tellement mondain, tellement simple – tous disparus pour toujours, glissant hors de sa vie comme un grain de sable dans un sablier, la laissant vide: Porter bébé Connor dans la lumière du soleil de la cour de l’Hypérion, Angel les regardant dans l’ombre avec un sourire sur le visage. Glousser avec Fred devant un verre de Daiquiris à la fraise au Caritas. Roulant le long de Sunset Strip à l’arrière de la moto de Wesley. Danser avec Gunn dans un parking, éclairer par les phares de son camion, épuisant les batteries alors qu’ils écoutaient la radio --

Ca la frappa comme une douche d’eau froide. "Gunn," haleta-t-elle. "Il est blessé. Nous devons allons le retrouver."

"Allons-y," dit Angel. Wesley ne dit rien, mais instantanément, les trois couraient le plus vite qu’ils pouvaient, vers les cages d’escalier. Cordélia ne regarda pas en arrière vers Acathla, couru juste.

Je dois arriver près de Charles, pensa-t-elle. Je peux arriver près de Charles, je peux le sauver, je peux arranger ça, je dois arranger ça --

La cage d’escalier n’avait pas été facile à descendre, mais Cordélia réalisa qu’elle n’avait pas la moindre idée de comment remonter. Elle n’avait pas cru qu’elle aurait dû la remonter. Angel sauta sur les cables, les serrant dans ses mains fortes. "Monte sur mon dos," dit-il. "Allez."

"Je vais prendre les escaliers," dit Wesley. Sa voix paraissait si lointaine. Cordélia ne se tourna pas pour le reconnaître, prit juste de l’élan, sauta et agrippa Angel. Son bras vint fort autour de sa gorge, et elle grimaça avant de se rappeler qu’Angel ne devait pas respirer.

Angel commença à grimper, surnaturellement vite, main après main. Si son poids lui posait des problèmes, Cordélia n’aurait su le dire. C’était presque comme si elle s’élevait vers le haut à travers l’obscurité, presque comme si elle pouvait voler une fois de plus.

Mais elle ne le ferait plus jamais, plus jamais --

Angel se jeta enfin dehors par une des portes ouvertes; les envoyant tous les deux s’étendre sur le plancher. Gunn était couché là, silencieux et immobile.

Non, pensa Cordélia, incapable de donner autre chose que ce mot. Non.

Puis elle vit, toujours si légèrement, sa poitrine se lever et s’abaisser.

Angel dit, "J’entends les battements de son cœur – ils sont faibles, mais ils sont réguliers."

Elle laissa sortir un sanglot qu’elle n’avait pas réalisa qu’elle retenait. "Nous devons l’amener à l’hôpital, Angel. Tout de suite."

Angel commença à prendre Gunn dans ses bras; Gunn ne remua pas. Cordélia toucha son front brièvement, sentant à quel point sa peau était froide et moite. Elle murmura, "Tu iras plus vite sans moi." Angel hocha seulement la tête et couru, si vite qu’il n’était qu’une tâche floue dans l’obscurité, emportant Gunn au loin.

Cordélia retomba sur le sol. Elle avait pleuré si souvent depuis qu’elle s’était réveillée pour la première fois dans cette réalité, mais maintenant, quand sa peine était la plus grande, elle n’avait pas de larmes. Pas de sentiment. Rien.

Le sang de Gunn était une piscine sur le sol. Ses mains étaient toujours souillées de rouge.

"Cordélia?" Elle se tourna à moitié pour voir Wesley debout là, hors d’haleine. "Qu’est-ce qui s’est passé?"

"Il est vivant." Sa voix était à peine plus qu’un chuchotement. "Angel l’a emmené."

Wesley prit son bras et commença à la diriger vers les escaliers. "Nous devons partir, et vite," dit-il. "Les troupes de l’Initiative vont bientôt tenter de reprendre leur enceinte."

Evidemment. Ce monde qu’elle avait fait avait un futur. Il avait des conséquences avec lesquelles elle devait vivre. "D’accord," dit-elle lentement. Et elle laissa Wesley la mener en haut et dehors, dans un monde de glace.

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"Je souhaiterais que nous ayons compris que le monde ne finissait pas juste un peu plus tôt," dit Buffy alors qu’elle marchait dans la neige. Les autres la suivaient tous, faisant du mieux qu’ils pouvaient à travers les congères.

"Laisse-moi deviner," dit Faith. "Tu souhaiterais que nous l’ayons compris avant que tu ne pleures et me dises que j’avais fait de toi une meilleure personne."

"Egalement avant que je n’étreigne Riley," dit Buffy. "Bien avant ça."

"Vous croyez que les Puissances me donneront du crédit pour mes bonnes intentions?" dit Doyle. Il semble plus soulagé que pas du tout, réalisa Buffy; pourquoi avait-elle supposé que c’était facile pour lui de donner sa vie? Il était plus brave qu’elle n’avait cru. "D’un autre côté, tu ne sais jamais avec les Puissances. Elles peuvent être furieuses, ou ceci peut être ce qu’elles avaient prévu tout le long."

"Ca ne l’était pas," dit calmement Jenny. Elle marchait lourdement, loin derrière le groupe, regardant le sol neigeux.

"Je comptais un peu à ne pas aller au tribunal militaire," dit Riley. "Je vais avoir besoin de me faire petit pendant un moment."

"Pas de problème," dit Buffy. "Nous pouvons te cacher. De plus, j’ai le sentiment qu’ils vont être trop occupés à trouver quel chemin mène vers le haut pour s’inquiéter de te poursuivre pendant un long moment."

Lorne regarda le ciel – s’éclaircissant avec l’aube venant – et mit sa bouche dans une drôle de position. "Hey, les gars, je me demandais juste. Est-ce que ça à l’air plus chaud ici pour vous?"

Buffy fronça les sourcils. Elle s’était sentie un petit peu surchauffée dans son parka, mais c’était souvent le cas après un combat. Mais maintenant que Lorne le mentionnait -- "Il fait plus chaud. Je veux dire, pas chaud – mais il fait plus chaud."

"Regardez," dit Doyle, pointant un tronc d’arbre tout près. Le givre et la glace l’enduisaient toujours, mais aux bouts des extrémités des gouttelettes d’eau se formaient. Alors que Buffy regardait, une goutte tomba dans la neige, fondant une minuscule parcelle. "La glace fond. J’ai l’impression que ça n’était pas dans ses habitudes de faire ça, pas dans ces endroits-ci."

Jenny leva finalement la tête. "Le sort qui a créé l’Hiver – il était attaché à Adam. Si Angel et Cordélia ont réussi à le tuer --"

"Le sort serait brisé," dit Buffy. Elle fixa l’eau qui s’égouttait du tronc et sentit un sourire large et idiot se former sur son visage. "Est-ce que ça veut dire ce que je pense que ça veut dire?"

"L’Hiver est fini," dit Jenny, et elle dû même sourire.

"Mieux que ça," dit Riley. Il stoppa ses pas, fixant la dissolution de la neige sous le tronc. "Le sort – il liait Adam et la Bouche de l’enfer. De façon permanente, je crois. Donc si Adam est mort -- alors --"

La mâchoire de Faith s’ouvrit. "Tu ne veux pas dire que – putain de merde, Lee, ne nous donne PAS de faux espoirs à propos de ça si tu n’es pas sûr."

"Je ne suis pas sûr!" dit rapidement Riley. "Mais je pense que – juste peut-être -- potentiellement – la Bouche de l’enfer est fermée. Pour toujours. Peut-être."

Buffy commença à rire d’une fine joie et elle sauta avec toute sa force dans les airs, haut au-dessus des têtes des autres. C’était comme si c’était juste elle, montant dans la lumière du matin.

Elle avait cru que c’était la fin du monde, quand c’était juste le commencement.

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Wesley fut soulagé d’apprendre que Charles Gunn allait vivre: Bien qu’il ait perdu une grosse quantité de sang, il avait échappé aux sérieux dégâts de tous les organes principaux. Il était soulagé surtout dans l’intérêt de Cordélia; elle était pâle et tremblante, une ombre de la vibrante femme qu’il avait été amené à connaître en un temps si court.

Apparemment Angel était resté assez longtemps pour savoir l’état de Gunn et pas plus; il était parti avant que Wesley et Cordélia n’arrivent. A la surprise de Wesley, Cordélia avait accepté de rentrer à sa chambre d’hôtel et de se reposer un peu. Ca le laissait tout seul – avant il y avait deux jours, ça n’était pas une circonstance inhabituelle pour lui. Mais Wesley se sentit quelque peu isolé alors qu’il faisait le chemin du retour à travers les rues détrempées par la neige. Même l’évidence du dégel et de la fin potentielle de la Bouche de l’enfer ne l’encourageait pas tout à fait.

C’est la réalité que je voulais, se rappela-t-il. Jenny est toujours vivante, et Adam est mort; l’Initiative ne peut pas survivre sans lui. Alors pourquoi est-ce que je me sens tellement -- vide?

Dans le monde que Cordélia avait connu – le monde qui était perdu pour toujours -- Wesley avait été un homme avec une mission à lui. Et il devait l’avouer, il voulait toujours savoir comment c’était.

Alors tu devras juste la faire arriver ici, se dit-il. Il n’avait pas la moindre idée de comment commencer, mais rien que la résolution le fit se sentir un peu plus fort.

Le sentiment élevé dura tout le chemin jusqu’à Sunnydale High, à travers les couloirs et dans la bibliothèque. Il se dissipa en un instant, alors qu’il passa la porte et vit Jenny Calendar. Le souvenir de ce qu’il avait fait durant leur dernier moment seul tous les deux lui revint, faisant ses joues rougirent.

Mais le regard peiné et lointain dans ses yeux effaça vite son embarras. Jenny avait mal. Rien d’autre n’importait. "Je suis désolé," dit-il calmement.

"Non, tu ne l’es pas," dit-elle, sa voix dépourvue de colère. "C’est le monde que tu voulais."

Seulement parce que tu y es, voulu-t-il dire. A la place, il répondit, "Je suis désolé que tu sois blessée. Je sais à quel point tu voulais donner à Giles une autre chance de vivre."

"Je connais un millier de genres de magie," dit Jenny. "Et pas une qui renverse réellement la mort. Donc j’aurais dû mieux savoir que de croire à tout ceci."

"Tu avais raison d’y croire. C’était réel. Nous avons juste -- échoué." Wesley se rappela le corps d’Adam, silhouetter contre la lumière surnaturelle d’Acathla. "Adam comprenait ce qui se passait bien mieux que nous. Il est mort pour préserver les dernières années de vie qu’il avait eu."

Ils furent silencieux ensemble pendant un moment. Wesley finit d’enlever son manteau survit-au-froid, peut-être, pensa-t-il, pour la dernière fois. Il n’y avait pas de doute que ça prendrait quelques semaines pou que le climat de Sunnydale redevienne normal, mais peut-être qu’ils avaient vu leur dernière neige. Il sentit ses espoirs remonter à la surface, gagner de la force malgré son épuisement et la mélancolie de Jenny.

"Je suppose que c’est l’une des raisons à pourquoi j’étais disposée à mourir," dit finalement Jenny. "Je n’ai pas vraiment eu une vie valant la peine d’être préservée, depuis que Giles est mort." Elle regarda Wesley, se redressant en même temps. "Et ce n’est pas parce que Giles est mort. C’est à cause de moi."

"Jenny – tu ne dois pas te blâmer."

"Ce n’est pas le cas," dit-elle. "Ce qui s’est passé était horrible. J’ai fait de mon mieux. Mais le mieux que j’ai fait en deux ans ne doit pas être le mieux que je peux faire pour toujours."

Wesley n’était pas tout à fait sûr de savoir quoi dire. Son visage devait avoir trahi ses émotions, parce que Jenny lui fronça les sourcils. "Ca ne veut PAS dire que je suis sur le point d’emménager avec toi."

"Oh. Ciel. Non." Wesley se surprit à penser à la serviette humide qu’il avait laissée sur le sol de la sale de bain – si mouillée --

"Mais, tu sais si une certaine personne venait à demander à une autre personne d’aller prendre un café parfois -- nous pourrions voir."

Jenny sortit par la porte sans un autre mot. Wesley n’était pas sûr de s’il se sentait choqué, inquiet ou heureux. Probablement, pensa-t-il, un petit peu de tous.

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"Oh," dit Buffy. "Tu es à la maison."

Angel était assis sur la petite chaise de son bureau; il portait toujours sa veste en cuir et ressemblait plus à un visiteur qu’à quelqu’un qui vivait là. Elle ferma soigneusement la porte derrière elle, surtout parce que ça lui donnait quelque chose à faire au lieu de le regarder dans les yeux.

Buffy s’assit sur le bord du lit – délicatement, comme si elle n’avait jamais dormi là auparavant. Elle et Angel furent tous les deux silencieux pour un moment. Enfin, elle dit, "Alors, te sens-tu aussi bizarre que moi?"

"Au moins," dit Angel. Elle le regarda ensuite, et son faible sourire aida, juste un petit peu.

"L’Hiver est fini," dit Buffy. "La Bouche de l’enfer est peut-être même fermée."

"Je suis content," dit Angel. "Je le pense." Quand elle souleva un sourcil, il ajouta, "Je voulais cette autre réalité, parce que je voulais la mission que j’avais là-bas. Ca ne veut pas dire que partir était facile. C’était tout sauf facile. Si nous faisons de cette réalité un endroit meilleur, alors nous avons dû avoir fait la bonne chose."

Et n’y avait-il pas une certaine vérité dans cela? Buffy réalisa que, s’ils n’avaient pas essayé d’alterner les réalités en premier lieu, ils n’auraient jamais tué Adam et mit un terme à l’Hiver. Elle soupira, mi-soulagée et mi-surprise. "Les choses ne tournent jamais de la manière qu’on pense, n’est-ce pas?"

"Pas dans mon expérience," dit Angel.

"Qu’est-ce qui a mal tourné?" demanda Buffy.

"Adam voulait cette réalité. Même s’il n’allait pas être là pour la voir – il voulait exister plus longtemps dans son passé. Il voulait ses souvenirs, je suppose." Peut-être que ce fut la mention des souvenirs qui fit changer légèrment le visage d’Angel. "Je ne pense pas que Cordélia le prenne très bien."

"C’est pas tous les jours que tu bousilles ta réalité et perds ton petit copain d’un seul coup," dit Buffy.

Elle voulait seulement dire ça comme une moquerie; pour toute la furieuse jalousie qui l’avait déchirée quand elle avait découvert que l’Angel de l’autre réalité était impliqué avec Cordélia, elle réalisa qu’elle n’avait jamais douté l’amour de cet Angel-ci. Cela le rendit encore plus secouant quand Angel abaissa la tête et dit, "Buffy – à propos de Cordy – je veux dire, Cordelia et moi --"

"Je ne veux pas savoir," dit rapidement Buffy. Elle y pensa pendant un moment, puis répéta. "Non. Je ne veux pas savoir. Le dernier jour et un peu plus a été -- bizarre. Au-delà de bizarre. Les gens font des trucs étranges quand ils pensent que c’est la fin du monde."

Quoi qu’Angel était sur le point d’avouer, elle en avait dit assez pour le faire taire. Il inclina juste la tête; et ils furent assit sans parler pendant quelques autres minutes.

Buffy voyait deux possibilités devant elle. Une la menait de retour vers le passé. L’autre la menait vers un futur qui était plus incertain, mais plus chaleureux qu’aucun qu’elle ne s’était attendue à voir. Choisir entre les deux était la chose la plus dure qu’elle avait jamais eu à faire – cependant sa possibilité à choisir était claire. "Angel, je suis désolée si je t’ai blessé hier. Mais ce que j’ai dit – je le pensais. Je dois apprendre à vivre sans toi. Donc je suppose que ça signifie que -- " Buffy regarda le plafond, essayant d’empêcher les larmes de tomber. "Je pense que nous devrions nous séparer. Je veux dire, rester séparés."

"Je pense que tu as raison," dit Angel. "Je déteste ça. Mais je le vois aussi."

Buffy ferma ses yeux étroitement. "Ca n’est pas ce que tu es censé dire, tu sais," dit-elle, essayant inutilement de plaisanter. "Tu es censé être tout fâché. Peut-être frapper ton poing dans le mur. Quelque chose comme ça."

"Je suis désolé," répondit Angel. Elle baissa les yeux pour voir qu’il tentait de sourire. "Je ne connais pas mes répliques."

"Je sais pourquoi j’ai besoin d’une échappatoire," dit Buffy. "Je dois faire fonctionner ma vie par moi-même, ou elle ne fonctionnera jamais avec quelqu’un d’autre. Même avec toi. Mais pourquoi as-tu besoin d’une échappatoire, Angel? Je sais que j’ai été dure avec toi parfois – je déteste quand je le suis, tu le sais ça, pas vrai ?"

"Je sais. Je le sais. Buffy, tu as fait de ton mieux. Ca a été difficile. Je comprends cela. Ne pense jamais que je ne comprends pas." Sa voix était gentille.

"Alors pourquoi?" Buffy détesta la cassure dans sa voix, mais le poids vieux et terrifiant était sur elle une nouvelle fois, le même refrain plaintif dans son cœur : Ne pars pas, ne pars pas, ne me quitte pas. Encore maintenant, quand elle l’avait envoyé au loin, elle ne pouvait s’empêcher d’être effrayée parce qu’il partait. "Est-ce que tu – ne veux simplement plus que je t’aime?"

"Non. Seigneur, non." Angel couvrit son visage avec ses mains pendant un moment, puis dit, "Buffy, je ne veux pas que tu me détestes. Et si nous continuons comme ça, tu le feras."

Il avait raison, et elle le savait. Buffy ne pouvait plus retenir les larmes plus longtemps; elle essuya ses joues alors qu’elle dit, "Je sais que ça doit être fini. Mais je suis tellement heureuse, Angel – tellement heureuse – que ce soit arrivé. Si tu n’avais pas été là, je n’aurais jamais réussi." Elle l’avait toujours su. Mais elle n’y avait pas pensé depuis si longtemps.

Angel pleurait aussi, maintenant, quelque chose qu’elle avait rarement vu; la vue des larmes dans ses yeux la déchira, la fit sangloter. Il dit seulement, "Tu m’as sauvé."

Buffy ne pouvait pas s’arrêter de pleurer pendant un long moment après ça, et ne pensait pas qu’Angel pouvait non plus, bien qu’elle pleurait trop fort pour en être sûr. Le monde était brumeux devant ses yeux remplis de larmes. Aussitôt qu’elle se fit confiance pour parler, elle dit, "Alors que fait-on maintenant?"

"Je suppose – je suppose que je devrais partir." Angel se leva, aussi maladroit qu’il l’avait été la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. "Tu peux avoir l’appartement, si tu veux."

Buffy commença à protester; elle pensait toujours à l’appartement comme au sien, pas le leur et certainement pas à elle. Puis elle essaya de penser où d’autre elle pourrait aller, et elle ne pouvait trouver aucun endroit. La maison de Revello Drive avait été vendue il y avait des années. "Je ne veux pas te jeter à la rue," dit-elle.

"Ca n’est pas le cas," dit Angel. "Je peux toujours trouver un endroit. Il y a ce vieux manoir à Crawford Street – Je l’avais déjà regarder avant. Ca fera l’affaire pour un moment, de toute façon."

"Puis je suppose que tu iras à Los Angeles," dit Buffy. "Avec Cordélia."

Elle l’avait dit sans amertume; pour elle, ça semblait être le prochain pas logique. Angel cligna des yeux, puis secoua la tête – plus avec confusion qu’autre chose. "Je ne sais pas. Je ne peux pas encore y penser."

"Tu dois prendre tes affaires," dit Buffy. Elle se leva du lit et jeta ses cheveux en arrière. "Je vais m’éclipser d’ici pour quelques heures. Alors – prends ton temps. Fais ce que tu dois faire."

"Ok." Ils se fixèrent l’un l’autre pendant un moment. Des étrangers une nouvelle fois. Elle se rappela une nuit d’il y avait longtemps au Bronze, quand ils s’étaient embrassés pour se dire aurevoir. Buffy n’avait pas vraiment su ce à quoi ressemblait aurevoir en ce temps-là. Elle le savait maintenant.

Elle glissa ses bras autour de lui et l’étreignit étroitement. Angel lui rendit l’étreinte, enterrant son visage dans son cou. Pendant un instant, elle sentit sa résolution hésiter – sentit comme ce serait facile, comme ce serait familier, comme ce serait doux de l’embrasser, de le reprendre, d’arrondir les angles. Elle savait qu’elle pouvait le faire, encore maintenant.

Mais ce ne serait pas juste pour Angel. Et ce ne serait pas juste pour elle-même.

"Aurevoir," dit-elle. "Aurevoir." Et avant qu’il ne puisse lui répondre, avant même qu’elle ait le temps de regarder dans ses yeux, Buffy passa rapidement la porte. Elle courut pour descendre les escaliers, à travers les rues détrempées de neige, ses larmes protégeant ses yeux de la lumière du soleil brillante sur la neige fondue.

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Riley se réveilla lentement; au début, il fut seulement conscient que les draps sur lesquels il dormait étaient plus froissés que d’habitude, ce qui voulait dire quelque chose, considérant qu’il était habitué aux issues de l’armée. Puis il sentit le tabac – pas si récent – et le sexe—très récent. Il fit un grand sourire et ouvrait ses yeux.

Faith n’était pas couchée à côté de lui. Il pouvait toujours voir la bosselure dans son oreiller là où sa tête avait été.

Elle est probablement en train de profiter du soleil, se dit-il. Etant donner avec quel enthousiasme elle avait rattrapé le temps perdu dans d’autres domaines – il s’étira et sentit la douleur dans son dos et ses cuisses – elle était sans aucun doute en train de bronzer nue sur le toit de l’hôtel.

Ils avaient fêté la survie de leur réalité, aussi bien que la mort d’Adam avec une bouteille de champagne pas cher à minuit. Puis ils avaient couché ensemble pour la quatrième, cinquième et sixième fois avant que Riley ne s’endorme finalement. Il jeta un coup d’œil à l’horloge; il n’était toujours que 6 heures du soir. Une abondance de temps pour plus de célébration. Il rit alors qu’il commençait à chercher ses vêtements; entre se cacher de l’Initiative et rester avec Faith, il était pratiquement sûr qu’il n’en avait pas besoin. Mais c’était marrant de la laisser les arracher.

Au moment même où il trouva la première chaussette, Faith passa gaiement la porte. Elle lui fit un grand sourire. "Tu ne vas jamais croire ce que je viens juste de d’acheter," dit-elle, pour dire bonjour.

Riley sourit. "Est-ce parfumé?"

"Tiens-toi bien Capitaine Cornfed. Sous cet extérieur vanille est un pur noyau de – vanille française," dit Faith. "Mets tes chaussures et viens dans le parking. T’inquiète. Je pense que même l’Initiative n’est pas assez désespérée pour traîner dans cette décharge."

Il s’habilla assez pour passer un pied hors de l’appartement, quand il vit -- "C’est une moto," dit-il.

"Mates-moi CA," dit Faith, souriante alors qu’elle faisait des cercles autour de l’appareil. "J’avais de l’argent sur un compte à la banque que Giles m’avait encouragée à ouvrir il y a quelque temps. Il s’avère que si tu ne fais pas de retrais pendant deux ans, les intérêts peuvent vraiment monter en flèches. J’ai acheté ce bébé avec un si grand paquet d’argent comptant, tu aurais cru que le vendeur allait s’étouffer quand il l’a vu."

Elle aura dû avoir un reste de dollars, réalisa Riley, regardant ses vêtements. Ils ressemblaient à des trucs de magasins d’occasions – jeans délavés, bottes endommagées, une chemise en flanelle assez grande pour quelqu’un qui faisait deux fois sa taille. Mais ils étaient à elle maintenant, choisis et payés, ce qui était sûrement le but. "Ca à l’air dangereux," dit-il. "Comme sa propriétaire."

"Doux parleur." dit Faith. Elle lui donna un sourire qui devait être à moitié responsable dans la glace qui fondait toujours autour d’eux. "Je vais monter sur ce bébé et voler. Juste rouler jusqu’à la côte et partir de là."

"Prends–tu un passager sur ce tour?" dit Riley. Il avait supposé que l’invitation allait venir; c’était la seule raison pour laquelle il avait demandé. Mais quand son sourire s’estompa, il sentit la morsure de l’air froid une nouvelle fois. "Oh."

"Lee – J’ai pas été seule depuis des années. Pas seule pour de vrai. J’avais toujours des personnes qui me regardaient, qui me disaient quoi faire, où aller. J’ai été enfermée. Je ne veux pas être enfermée pendant un moment." Faith remua sur ses pieds. "Tu diriges une prison très douce. Mais je ne peux supporter aucune clé pendant un moment. Tu sais?"

Riley repensa aux dernières 48 heures et se demanda combien de tout cela avait été réel, et combien de tout cela avait été du désespoir – la pression d’un monde sur le point de finir, la joie de vivre en liberté soudaine et provisoire. Pour lui, il n’avait pas besoin de demander. Mais il dû se rappeler que faire l’amour à Faith ne signifiait pas qu’il la connaissait. Apparemment, il ne l’avait pas connue du tout.

"Tu me manqueras," dit-il.

Elle haussa les épaules, essayant vraiment fort d’avoir l’air nonchalante alors qu’elle enfourchait la moto. "Je reviendrais peut-être," dit Faith. "De temps en temps. On ne sait jamais."

"Non," dit Riley. "On ne sait jamais."

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Cordélia était assise dans une chaise de fonte du Bronze, fixant son verre de vin. Elle avait cru qu’elle voulait un verre, mais une seule gorgée lui rappela pourquoi c’était une mauvaise idée, du moins au Bronze. A la place, elle fixait la manière dont les lumières se reflétaient sur sa pâle surface dorée.

Le Bronze était rempli ce soir; il n’était pas aussi bondé qu’elle se le rappelait dans ses vieux jours, mais au moins une parie décente de la population de Sunnydale avait réalisé que leur chance changeait en-même temps que le temps. Dans quelques jours, s’imagina-t-elle, ils feront des soirées dans les rues – aussitôt qu’ils feront confiance au nouveau monde devant leurs yeux.

Elle se rappela un monde différent, un monde que personne n’avait jamais vu ou ne verrait jamais: Angel lui pressant un rouleau de billet dans la main, de sorte qu’elle puisse être heureuse avec Groo. Gunn lui ouvrant son coeur alors qu’ils faisaient les cents pas dans une salle d’attente dans un hôpital. Wesley sirotant son café avec elle sur un banc de parc au soleil. Tous ces moments existaient seulement dans son cœur maintenant. Là et nulle part ailleurs.

"Hey là." Cordélia leva la tête, sursautant, pour voir Buffy debout là, une bière en main. "Je m’attendais pas à te voir ici."

Cordélia ne put trouver aucune réponse à part, "Tu t’attendais à me voir où ?"

Buffy haussa les épaules. "J’en sais rien. C’est juste dur d’imaginer n’importe qui traîner au Bronze alors qu’il a un autre choix."

"Tellement vrai," dit Cordélia. "Mais hey. A la guerre comme à la guerre." Elle força une gorgée de vin.

"Cordélia?" Wesley était debout là aussi maintenant. Ca faisait encore plus mal de le voir, mais Cordélia se força à sourire un petit peu. Il dit, "Buffy et moi étions en train de boire un verre, parlant des événements plutôt, euh, extraordinaire du jour. Ce que le futur nous réserve à tous les deux."

"Plus de tueries de démons," dit Buffy, "juste probablement pas dans la nouvelle Sunnydale libérée de la Bouche de l’enfer. Alors, que vas-TU faire?"

"J’ai reçu un coup de fil de mon agent y a quelques heures," dit Cordélia. Sa voix, timide et familière et toute neuve d’un seul coup, avait été étonnamment autoritaire venant d’un téléphone portable de la taille d’un petit pâté de saucisse. "Il est sur le point de piquer une colère. Apparemment j’ai raté une séance photo aujourd’hui. Les gentilles personnes de chez Cosmopolitan ne me pardonneront jamais – à moins que je n’y aille demain."

"Tu vas passer de sauver le monde à poser pour Cosmo?" Buffy fronça le nez. Ca sonnait encore plus bizarre quand Buffy le disait.

Cordélia soupira. "Je n’ai pas sauvé le monde – du moins, pas celui que j’avais l’intention de sauver."

"C’est pas une raison pour te punir toi-même," dit Buffy. "Je veux dire, ces robes qu’ils portent? Putainville."

"Certaines d’entre elles sont tout à fait avenantes --" Wesley se rattrapa et la ferma.

Cordélia étudia Buffy pendant un moment avant de dire, lentement, "Tu es vraiment gentille avec moi."

"Ne me comprends pas mal Cordélia. Tu me rends toujours dingue, pas seulement parce que tu as essayé de mettre un terme à mon monde pour prendre mon homme; mais également juste pour les principes généraux du lycée." Buffy eut l’air fâchée, mais la colère se fanât rapidement. Elle parla doucement alors qu’elle continua. "C’est juste – je ne vais pas prétendre que je ne suis pas heureuse que les choses aient fini de la manière dont elles ont fini. Je le suis. Mais je sais comment c’est de tout perdre. On croit qu’on ne va jamais apprendre à faire avec. Cependant je crois que ça s’apprend. J’essaye en tout cas." Cordélia hocha juste la tête. Buffy s’assit à la table, et les deux furent silencieuses pendant un moment.

A la fin, Cordélia dit, "Je continue d’essayer de faire toutes les pièces s’imbriquer, tu sais? Je continue d’essayer de voir toutes les façons dont le seul changement de cet univers a changé tout ce dont je me rappelle. Comme, comment se fait-il que j’ai gagné le prix de la reine des Terminales dans cette réalité. Pourquoi Alex ne pas trompée avec Willow ici?" Quand Buffy tressailli, Cordélia soupira. "Sérieusement. Ils avaient totalement cette chose chaude et sensuelle qui se faisait derrière mon dos dans l’autre réalité."

"Humm – ils l’avaient dans cette réalité, aussi." dit Buffy. "Tu ne l’as juste jamais su. Désolée."

Suis-je assez stupide pour me fâcher à propos de ça encore? pensa Cordélia. Peut-être que oui.

Elle se poussa un peu plus en arrière dans sa chaise, fixant le plafond. Je suis Cordélia Chase, pensa-t-elle. Je suis une star. Je gagne 300,000 dollars à chaque épisode, et je suis à deux doigts de signer pour partager la vedette avec Ewan McGregor et Hugh Grant dans une comédie romantique. Je déteste cela. Je déteste chaque petite partie de cela.

"Regarde qui broie du noir." Cordélia ouvrit les yeux pour voir Lorne debout devant elle. "Courage, ma belle. Tu as eu un meilleur jour qu’Adam, pas vrai?"

Adam a eut ce qu’il voulait, pensa Cordelia. "Est-ce que vous traîner avec Buffy et Wesley aussi?"

"Nahh," dit Lorne. "Tu va découvrir que, dans cette réalité, ni Mr. Doyle ni moi-même n’avons besoin de beaucoup d’excuse pour aller dans un bar."

"Vous n’en aviez pas besoin non plus dans ma réalité," dit Cordélia. D’une façon absurde, même ça la déprima; elle baissa la tête.

"Voyons. Rien de tout ça, Princesse." Doyle s’assit à la table aussi. "On ne peut pas avoir la plus belle des dames de cet endroit pleurer dans son vin. Ne te vexe pas," dit-il rapidement à Buffy.

"Je le suis un peu," répondit sèchement Buffy.

Doyle. Allan Francis Doyle, vivant et bien, lui souriant. Cordélia sentit des larmes lui piquer les yeux même alors qu’elle lui souriait. "Je suis tellement contente que tu sois là," dit-elle. "J’avais besoin de te voir."

"Est-ce que cela va toucher le truc du désir chaud et suant? Parce que je compte là-dessus." Doyle fit un grand sourire. "Tu ne peux pas le réprimer pour toujours."

Cordélia secoua la tête. "J’avais juste besoin de me rappeler que certaine chose de ce monde sont meilleures que dans la réalité dont je me souviens."

"Comment va notre ami avec les armes automatiques?" demanda Lorne . "Wesley ici, a dit qu’il avait été du mauvais côté de l’une d’elle, et je suis de loin une trop bonne personne pour préciser que ceci soutient une ressemblance à la justice cosmique."

"Gunn est presque mort pour me sauver la vie." Cordélia regarda Lorne d’un air menaçant. "Aie un petit peu de respect, ok?"

"Montres-moi de quel bois tu te chauffes, montres-moi de quel bois tu te chauffes," soupira Lorne. "Je suis heureux qu’il aille bien. Vraiment. Je pourrais me bouger pour lui envoyer un panier de fruit."

"Alors, où est le copain vampire?" dit Doyle. Ses yeux étaient pleins d’espièglerie alors qu’il dit, "Ne me dite pas qu’au moins une de vous, mesdames, ne le sait pas."

En un flash de souvenir et de sensation, Cordélia se rappela faire l’amour à Angel – est-ce que ça n’avait été qu’un jour plus tôt? Ca semblait si lointain, presque comme si c’était arrive dans la réalité qu’elle avait détruite, pas celle qu’elle avait crée. Elle haussa les épaules inconfortablement. "Demande à Buffy," dit-elle, admettant la défaite dans ces seuls trois mots.

"J’peux pas t’aider," dit Buffy, et sa voix était fragile. Elle rencontra les yeux de Cordélia avec un regard méchant alors qu’elle dit, "Angel et moi ne sommes plus un nous. Et non, Cordélia, pas à cause de toi."

"Désolé de l’entendre," dit Doyle, se penchant plus près de Buffy. "Alors, je parle juste en général, selon toi combien de temps une femme récemment célibataire doit attendre avant d’avoir de nouveau des rendez-vous? Moi, je pense que tu ne devrais pas pousser ça plus de deux, trois heures maximum. Tu as besoin de remettre le pied à l’étrier."

"Dépose ta selle, cowboy," dit Buffy, se levant. "Tu ne vas chevaucher nulle part. Je vais trouver Faith, voir ce qu’elle prépare."

"T’assurer que Riley a survécu?" dit Lorne. Malgré elle, Buffy sourit; Cordélia fut surprise d’à point quel point elle était contente de voir ça. "Ramène le plus gros morceau de lui que tu puisses trouver. On se voit plus tard, ma douce."

"Je vais venir avec toi," dit Wesley à Buffy. Cordélia vit le regard qui passa entre eux ensuite – ils ressemblaient à des partenaires. Confidents. C’était nouveau pour n’importe quelles des réalités.

Doyle lança son pouce dans la direction de Buffy alors qu’ils partaient aux loin. "Cette fille est dans le sérieux besoin d’amusement, si ce n’est pas de l’oxymore, et même si s’en est. Buffy a l’air d’avoir besoin de rire."

"Donne-lui un moment," suggéra Lorne. "Personne ne garde ses sourcils froncés pour longtemps aujourd’hui . Mais après que la neige ait fondu, je pense que le soleil va peut-être à nouveau briller pour elle. Ce qui nous laisse juste la star de la TV à propos de qui s’inquiéter." Il retourna son attention vers Cordélia. "Comment vas-tu?"

Elle ouvrit la bouche, puis la ferma encore alors que des larmes remplirent ses yeux. "Hey, là," dit doucement Doyle. "Ca va aller. Tu as tes amis et tu as ta santé, et d’après les journaux nationaux, tu as un truc chaud-et-passionné avec Brad Pitt derrière le dos de Jennifer Aniston."

"C’est pas vrai!" dit Cordélia. Pendant un moment, elle hésita et chercha dans ses nouveaux souvenirs. Puis elle soupira de soulagement. "C’est PAS vrai."

"Notre ami Irlandais a un point qui va de pair avec son arôme personnel," dit Lorne. "Tu as perdu beaucoup, chérie. Je ne vais même pas prétendre que je sais ce que ça fait. Mais tu as fait tellement de foin à propos d’avoir une mission pour juste d’éloigner d’elle."

"Je ne suis pas la même personne que j’étais," dit Cordélia. "Je n’ai pas les visions. Je ne suis pas à moitié démon."

Lorne sourit. "Mais tu sais ce que ça veut dire d’avoir ces visions. Tu as ce qu’il faut pour sacrifier un peu ta propre humanité pour aider les autres. Tu n’as peut-être pas les super pouvoirs et la ceinture de services, ma soeur, mais tu t’as toujours toi."

Est-ce que ça va être assez? pensa Cordélia. Puis elle réalisa comment ça sonnait -- pire, comment ce que ça faisais ressentir. "J’ai laissé tomber tout le monde," dit-elle. "J’ai détruis cette réalité-là. Je l’ai effacée. Les Puissances doivent être plus qu’un peu fâchées."

"On ne sait jamais," dit Doyle brillamment. "Peut-être que c’est ce qu’elles voulaient qui se produise depuis le début. Peut-être que c’est pour ça qu’elles t’ont enlevé ta mémoire. Qui sait? Pas moi, ça c’est sûr. Mais je suis enclin à penser que les choses arrivent pour une raison. Elles se produisent de la façon qu’elles le peuvent. La façon dont les choses sont est la façon dont les choses doivent être."

"C’est assez fataliste," dit-elle.

"Tu vois, je pense à ça tout en étant optimiste," dit Doyle. "Le seul verre que j’ai jamais vu à moitié vide est celui avec ma bière blonde."

Cordélia rit malgré elle. Pas de super pouvoirs, pensa-t-elle. Pas de ceinture de services. Juste moi. Elle se redressa légèrement sur sa chaise et souleva le menton.

Encouragé, Doyle lui donna un cou de coude dans le bras. "Pas de temps pour continuer. Tu as un combat contre les démons, une tâche de travail de groupe à remettre ensemble. Tu peux pas le faire si tu te mouches dans ton Kleenex."

Cordélia le fixa pendant un moment. "Tu veux dire – recommencer? Juste ouvrir Angel Investigations comme on l’a fait auparavant?"

"Angel Investigations. Ca a une belle consonance, ne penses-tu pas?" dit Lorne, tendant les mains comme s’il l’envisageait sur un mur.

"Ca en avait toujours eu une," dit Cordélia. Elle sentit un sourire commencer à tirer sur ses lèvres. "Je suppose que c’est toujours le cas."

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Angel laissa tous les meubles à Buffy. Il ne voulait pas l’obliger à chercher de nouvelles choses, et de plus, il ne pensait pas vraiment qu’il pourrait porter une commode dans les tunnels des égouts de toute façon.

Le manoir de Crawford Street était énorme et beau; il n’y a qu’à Sunnydale qu’un endroit comme ça peut être laissé à l’abandon, pensa-t-il. L’esthète en lui appréciait sa beauté. Le reste de lui appréciait d’autres choses – sa froideur, son obscurité, sa séparation de la ville.

La majeure partie du jour, il ne put faire rien sauf s’asseoir dans la stupéfaction de douleur extrême. Parfois les heures passaient dans des précipitations bizarrement décousues, le matin se heurtant au midi avec la vitesse et la force de la collision. Parfois les minutes avançaient lentement, agonisant dans leur lente torture. Les pensées d’Angel tournaient dans les mêmes petites routines, douloureuses la première fois qu’elles avaient fouetté son esprit et encore pire après, mais il ne pouvait pas en sortir.

Il avait perdu Buffy pour toujours. Il avait échoué à stopper Adam. Il n’aurait jamais un fils. Il n’aurait jamais une mission. La petite raison pour laquelle il avait jamais cru qu’il méritait d’exister était partie.

Angel essaya d’échapper à de telles pensées, de passer au-delà de penser ou de sentir quoi que ce soit. Il nettoya le manoir aussi bien qu’il le pouvait sans brosses ou savon. Il posa ses livres sur une étagère qui avait l’air d’être assez solide pour les tenir. Il choisit le matelas qui semblait être le moins moisi; il avait quelques souris comme habitantes, mais quelques déjeuners prendraient assez bien soin de ça.

Après le crépuscule, il traîna le matelas dans la pièce qui avait apparemment le moins de lumière du soleil, Angel s’effondra sur le matelas, physiquement et émotionnellement épuisé. Dans un flash de souvenir sensoriel, il vit Cordélia, nue et dorée, s’effondrant sur lui au lit, pendant que son corps à lui chantait avec plaisir et que son âme se rappelait comment c’était d’avoir le paradis tout autour --

Angel écarta le souvenir de lui; il ne pouvait pas commencer à penser à Cordélia maintenant, se demander ce qu’elle avait été pour lui. Ou ce qu’elle pourrait être. Il ne pouvait pas faire beaucoup de n’importe quoi, pour n’importe qui. Pas aujourd’hui.

Puis il réalisa qui pourrait avoir besoin de lui.

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L’infirmière sourit poliment. "Etes-vous le -- bien, je suppose que vous n’êtes pas de la famille de Mr Gunn."

"Nous sommes reliés par mariage," dit rapidement Angel.

"Sa famille a épousé quelques personnes intéressantes," dit l’infirmière. Avant qu’Angel ne puisse lui demander ce qu’elle voulait dire par là, elle ajouta, "Troisième étage, suite E. Les heures de visites finissent dans 30 minutes."

Il se dépêcha de monter, souhaitant qu’il ait pensé à amener quelque chose. Est-ce que les cadeaux n’étaient pas appropriés pour quelque chose comme ça ? Cadeaux ou fleurs. Gunn ne semblait pas être le type fleur. Il devrait juste apporter quelque chose le lendemain.

Angel frappa calmement à la porte; une voix répondit, "Entrer." La voix était celle de Cordélia. Il hésita un moment, puis entra dans la chambre de Gunn.

Gunn était éveillé, bien que clairement drogué. Des tubes dans son nez et ses mains lui donnaient l’air frêle, malgré les bras musclés qui étaient couchés, sombres contre les draps blancs. A côté de lui Cordélia était assise, ses cheveux tirés en une queue de cheval indifférente. Angel fut surpris de la voir, mais il fut bien plus surpris de voir qu’elle souriait. Pour couvrir son embarras, il dit à Gunn, "Comment tu te sens?"

"Plus mort que toi," dit Gunn d’une voix rauque. "En plus – j’ai une femme folle – qui me raconte des histoires folles."

"Elles ne sont pas folles," dit Cordelia, tapotant gentiment le bras de Gunn. "Je veux dire, pas folles par rapport aux normes de personnes qui passent leur vies à combattre les démons."

Gunn toussa. "Comme j’ai dit -- folles."

Est-ce que Cordélia essayait de ranimer les espoirs de Gunn pour cet autre monde? Maintenant, même après que la porte soit fermée pour toujours? Angel espérait que non – mais il savait trop bien ce que la douleur et le choc pouvaient faire à l’esprit. Essayant de changer de sujet, il dit, "Oh, chouette chambre que tu as là." Meubles en vrai bois, chouettes peintures sur les murs, une TV avec un magnétoscope. "Vraiment chouette."

"Maintenant – que tu – le mentionnes -- " dit Gunn, en regardant. "J’ai été dans – la salle de charité auparavant. Ca – n’est pas la salle de charité."

"Bien sûr que non," dit Cordélia. "Je paie pour ceci. Rien si ce n’est le meilleur pour Charles Gunn."

"Toujours -- charité --" dit Gunn, ayant l’air plus inconfortable qu’il ne l’était avant.

"Non, ça ne l’est pas," dit Cordélia, plus fermement. "Tu vas travailler pour compenser ça, mon pote. Aussi tôt que tu seras debout et en forme à nouveau, t’as plutôt intérêt à te considérer comme un employé d’Angel Investigations, Numéro 2."

"Angel Investigations?" Angel la fixa.

"Nous avions une agence de détective, qui n’a jamais fait un dixième de dollars, mais le bénéfice n’était pas exactement le but," dit Cordélia. "C’était comme ça que nous l’avons établie pour que les personnes qui avait besoin d’aide passe notre porte. Si c’était un petit problème, et que le client avait de l’argent, nous étions payés. Mais les gros trucs – les trucs qui avaient de l’importance – c’était pour la maison. Biensûr, cette fois nous avons mon salaire de la TV pour les factures, ce qui signifie demander moins d’argent aux clients et un café VACHEMENT meilleur le matin."

"La mission," dit soudainement Angel. "Tu veux la récupérer."

"Je ne l’ai jamais perdue," répondit Cordélia. "On aurait dit pendant un moment – mais elle est toujours là, Angel. Elle attend juste que nous revenions." Leurs yeux se rencontrèrent pendant un long moment; Cordélia fut la première à regarder plus loin. "Et toi aussi, Charles. Doyle et Lorne sont à bord – quoi que Lorne ait flippé quand je lui ai dit que nous devions retourner à Pylea. C’est de là qu’il vient, et une fille là-bas, nommée Fred est dans le sérieux besoin d’être délivrée."

"Une fille -- nommée Fred?" Gunn eut l’air sceptique.

Cordélia sourit. "Tu veux que nous trouvions cette fille. Crois-moi là-dessus."
Gunn sourit un peu. "J’ai – rien de mieux à faire."

"T’es dedans?" Cordélia clappa ses mains ensemble. "Maintenant tout ce dont Angel Investigations a besoin est -- un Angel."

Angel leva une main. "Attend. Je ne peux pas – Je dois réfléchir."

"Prends ton temps," dit Cordélia, si sûre d’elle-même que ça rendait dingue.

"Tu vas le faire," dit Gunn. "Cette fille – peut te persuader – de faire n’importe quoi."

"Je comprends ça," dit Angel, secouant la tête.

Les drogues dans le système de Gunn prirent le meilleur de lui pas longtemps après ça, et Cordélia et Angel le regardèrent dormir pendant les quelques minutes qui restaient des heures de visite. Ils étaient assis ensemble dans un silence qui était plus confortable qu’Angel n’aurait imaginé, sortirent de l’hôpital dans la nuit froide. Les cieux étaient clairs et le seul bruit était la neige fondue sous leurs pieds.

Angel parla en premier. "Tu crois qu’on peut le faire? Faire fonctionner l’agence?"

"Du moins aussi bien que nous le faisions avant," dit Cordélia. "Honnêtement, la barre n’a pas été placée trop haut."

"Tu penses vraiment que tu pourras équilibrer être une actrice avec combattre les démons?" Angel leva un sourcil.

Cordélia haussa les épaules. "J’ai toujours eu l’habitude de penser que je pouvais. J’suppose qu’il est temps pour moi de le prouver."

"Les Puissances ne nous ont pas donné une mission," dit Angel. "Pas comme elles l’ont fait auparavant, du moins pas de la façon dont tu as dit qu’elles l’ont fait."

"Pas encore," admit-elle. "Mais tu sais quoi? Nous allons prendre la mission pour nous. Les Puissances devront juste rattraper."

Angel choisi soigneusement ses prochains mots. "Je pense que tu sonnes plus courageuse que tu ne l’es."

Elle baissa la tête, ne niant pas ses mots. Mais elle dit seulement, "Truques le jusqu’à ce que tu le fasses, pas vrai?"

"Sunnydale est le seul endroit où je ne me suis jamais sentit comme si j’avais quelque chose à donner," dit Angel. "Ca va être dur de partir." Il réalisa, surpris, qu’il avait employé le temps du futur.

"Angel, tu as bien plus que ça à donner," murmura Cordélia. "Laisse-moi te le prouver."

Le ton de sa voix, la proximité de son beau visage dans l’obscurité, attisa les souvenirs de leurs rapports sexuels. Angel dit, doucement, "Buffy et moi sommes séparés. Pour de bon."

"Je sais. Buffy me l’a dit." Elle le regarda en coin. "Et n’aimerais-tu pas savoir comment cette conversation est venue?"

Angel fut déchiré entre le brûlant désir de savoir et le brûlant désir de ne pas savoir. "Ca ne change pas le fait -- Cordélia, je tiens toujours à elle. C’est fini, mais si je vais à Los Angeles – je ne vais pas simplement me transformer en l’Angel que tu as perdu. Je ne vais pas instantanément ressentir ce qu’il ressentait."

Il fut étonné de voir son sourire. "Donne du temps à ça," dit-elle, puis elle commença à faire une petite danse sur le trottoir. "Tu vas m’aiiiiiii-iiiiiimer. Tu vas vouloir sooooo-oooortir avec moi."

"Cordy!" Angel utilisa le surnom sans y penser, réalisa qu’il lui rendait son sourire. Il se força à revenir à la réalité. "Nous tous les deux avons eu nos espoirs déchirer ces deux derniers jours. Je ne veux pas voir cela t’arriver une nouvelle fois. Ou à moi non plus." Une partie de la douleur du jour refit surface en lui alors qu’il regardait dans ses yeux sombres. "Tu es une femme magnifique. Je t’apprécie. Je sais que je tiens à toi. Mais je ne peux pas te promettre que tu vas récupérer ce que tu as perdu. Et je ne peux pas te promettre que tu vas m’aimer de la manière dont tu l’aimais lui."

"Non," dit Cordélia. Elle était immobile maintenant, calme et incertaine. Mais il y avait toujours un faible sourire sur son visage. "Angel – avant que nous tombions amoureux, nous étions les meilleurs amis. Juste être ton amie signifie plus pour moi que presque n’importe quoi d’autre dans ma vie. Je veux tomber amoureuse de toi. Je veux que tu tombes amoureux de moi aussi. Mais je peux attendre pour ça." Elle rit, un peu tristement. "Dieu sait que je t’ai fait attendre assez longtemps. Donc c’est seulement équitable. Et pour toi -- Angel, j’attendrais pour toujours."

Contre sa volonté, contre toutes les chances, Angel sentit son esprit se soulever, ses espoirs déchirés se réparer dans la douce brise de la nuit. "Tu es incroyable."

Cordélia effleura sa main, toujours tellement doucement, contre son bras. "Tout ce que je demande est une chance. Je veux essayer de ramener l’agence. Et je veux être à nouveau ton amie. Si je suis ton amie, Angel – alors je peux affronter le reste. Quoi qu’il arrive. Quoi qu’il n’arrive pas." Elle le regarda, le cœur et l’espoir sur son visage. "Tu veux essayer?"

Angel se sentit sourire en retour. "Je pense que nous pouvons y parvenir."

FIN

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Voilà c'est fini, j'espère que vous avez aimé. Laissez vos commentaires.